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La grande lessive
04:29
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C’est bientôt la fin qui commence aujourd’hui et les heures les minutes se demandent
Si on ne nous a pas grugé un bout d’vie ou si l’temps est filou et c’est tout
C’est nous les indiens, les comanches, pardi, parce qu’on vit toujours à moitié nu
Il paraît qu’le monde se termine mardi, prolongeons la soirée au cas où…
Et rattrapons un bout d’nuit tant qu’il nous reste un peu
De cheveux sur le front, même gris et tirant sur le bleu
Devant moi s’pose un dilemme, est ce que j’dois faire le tour de
Toutes les personnes que j’aime ou bien faire le sourd
J’ai des choses à m’faire pardonner mais vous aussi les gars
Plutôt qu’d’y passer la soirée évitons les dégâts
J’avais oublié comment faire pour unifier tous les contraires
Et pas faire de mes paradoxes des coups de poings sans gants de boxe
J’me prenais pas pour des rillettes et j’avais confondu l’oubli
Avec le pardon et l’accord, je n’ai pas eu à moitié tort
Mais vous revoir tous réunis là les vieux amis, les amis,
Mon amour et mes vieilles histoires au fusain quand j’broyais du noir
Je me dis qu’on est bien tombé sur nos pattes et mêmes sans radis
Vous avez des airs de miroir et ça m’fait une sorte de fussoir !
Alors j’prends des initiatives, je me dis que c’est pas mon jour
Je n’aime pas la grande lessive, mais putain j’adore les tambours !
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Comme un air
03:50
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Comme un air dans la tête, tu n’y es pas étrangère
Les mêmes yeux que toi et je le joue maladroit
D’avoir les mains gelées comme au cœur de l’hiver
Et pour les réchauffer je traîne vers Anvers
Partager une blanche sur les quais de la Seine
Revenir éméchés de la Cité Bergère
Tu dis rien ne changera l’hiver a tout changé
Mais l’eau de La Marsa ne m’a pas emporté
Comme un air dans la tête tu n’y es pas étrangère
Je me raconte un peu des histoires à la noix
Et si j’emporte tous tes sourires en enfer
Il reste un petit air qui me rappelle à toi
Et cet air ressemble, cet air ressemble à ça
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3. |
J'ai changé
03:10
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Il n’y a pas si longtemps que tu n’veux plus de moi
Qu’en m’quittant tu m’as dit que j’étais trop ci trop ça
Mais j’ai fait des efforts et l’homme que j’suis devenu
Est bien plus beau plus fort que l’homme qui t’avait déçu
Premier nouveau progrès, je travaille mes chansons
Celles que tu trouvais toutes molles et sans fond
Toi qui est rock n roll, tu vas trouver canon
Que j’me mette au tirol et à l’accordéon
Pour c’qu’y est de ma paresse je travaille lentement
Faudrait pas que j’me blesse gravement en songeant
A l’éventualité de sortir tôt de mon lit
Pour c’qu’y est de la paresse pour l’instant on oubli
Tiens en parlant de lit, j’y suis plus indécent
Et beaucoup moins poli que je n’l’étais avant
Et le truc que tu veux qu’on t’fasse à l’allumage
Je l’ai compris y’a peu que c’était pas un nuage
Pour c’qu’y est de l’argent, ça va mieux ces temps-ci
Depuis qu’le bar d’avant a été démoli
Le nouveau se prénomme « A la bonne Cervoise »
Et a fait l’erreur énorme de me faire une ardoise
Non en vrai j’bois beaucoup moins mais t’as vu l’prix du demi
Que dieu m’en soit témoin la bière n’est plus l’ennemi
Elle ne me rend plus triste ou roulant sous la table
J’me suis mis au pastis et c’est beaucoup plus rentable
J’étais macho malheur mais j’ai bien fait mes devoirs
J’ai lu Judith Butler et Simone de Beauvoir
J’ai rayé de ma liste toute galanterie
Moi j’suis un vrai féministe et j’aime pas trop ces conneries
Ne me reparle pas de mes infidélités
J’aimerai que tu me crois quand je dis que j’ai changé
J’ai compris la chandelle ne vaut pas les émois
Je te serai fidèle tant qu’aucune ne veut de moi
Bon, je l’avoue en gros, je n’ai pas trop changé
Je reste le même enfant de salaud que t’as quitté
Mais toi dans ton cocon quand j’vois c’que t’es devenu
J’me dis que rester con c’est déjà un bon début
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Le fruit
03:38
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Au premier jour, déjà, il sentait le mal
Qui poussait en lui un peu comme un fruit banal
Il tenta en vain d’extraire le venin de son sang
Mais c’était comme se vider lui même de son sens
Le fruit avait, c’est vrai, des côtés positifs
Il le rendait malin mûrissant sous ses tifs
Mais le feu ne sait que soigner à la surface
Et il aimait voir son reflet dans la glace
Au premier jour déjà
C’est pas les mirabelles
Il était fou comme
Un oiseau sans ailes, un oiseau sans ailes
Il était fou comme un oiseau sans ailes
Il savait qu’il lui faudrait être solidaire
La nature est rude elle est parfois même austère
Il n’avait pas entendu parler du profit
Qui allait lui changer la face, le profil
Il décide vite de stopper son errance
Puis il se concentra bien sur les différences
Le mal était fait quand au fur et à mesure
Il ne bâtissait plus des ponts mais des murs
A l’époque déjà
Oubli les rituels
Il était fou comme
Un oiseau sans ailes, un oiseau sans ailes
Il était fou comme un oiseau sans ailes
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5. |
Les ruches
03:51
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Entre le ciel et le miel, j’allais de fleur en fleur peinard
Je m’en foutais plein l’abdomen du nectar
C’était nous les rois de la tige et avec mes potes on aimait
Passer des journées de voltiges à flâner
On n’avait pas besoin d’se presser pour vivre
Il suffisait de se baisser j’te jure comme dans les livres
Y’avait bien les frelons du dessus qui pensait avoir le pouvoir
Genre ils nous prennent pour une autruche nous et notre ruche
Ils veulent nous dicter leurs lois et puis nous faire voler au pas
Mais, ensemble, on est bien plus fort que ces gars là
On n’avait pas besoin d’se presser pour vivre
Jusqu’à c’que des gros doigts poilus nous polluent
Traiter ses plantes au canadair
C’est pas super chirurgical, c’est pas super chirurgical
De quoi rendre cancérigène
Même les plantes médicinales, même les plantes médicinales
Ces mecs ont des idées d’génie mais hélas, pas inoffensives
Pour mieux se faire payer entre eux, c’est l’agriculture intensive
A grand coups d’gaz et d’enfumage, à coups de pulvérisateur
Des métastases dans leur fromage, merci Pasteur
Alors que ça nous tue d’accord
S’en foutent que ce soit important
Mais le pire c’est qu’ils s’tuent d’abord
A trop bouffer de détergent
Traiter ses plantes au canadair
C’est pas super chirurgical, c’est pas super chirurgical
De quoi rendre cancérigène
Même les plantes médicinales, même les plantes médicinales
Traiter ses plantes au canadair
C’est pas super chirurgical, c’est pas super chirurgical
De quoi rendre cancérigène
Même les plantes médicinales, même les plantes médicinales
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6. |
L'ours
03:19
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Voici l’histoire d’un ours épris d’une jeune et jolie demoiselle
L’histoire semblerait naturelle sauf qu’elle est humaine et pas lui
Lui qu’on dit toujours mal léché aurait gaiement donné dix ruches
Pour finir dans ses bras, perché comme un petit ours en peluche
Mais le problème est de taille, passe l’espèce encore,
Quand elle le voit la belle se taille et hurle à réveiller les morts
L’ours le sait l’amour fait peur mais il pensait pas à ce point
Il ne voit donc pas son erreur et se cache dans un recoin
La belle sursaute à nouveau, crie et jette sur le museau
De l’ours une branche de merisier et jure un jour de le tuer
L’ours est furieux lui qui avait tout essayé
Chansons d’amour, animaux morts déposés là sur l’oreiller
Il s’en va d’un pas décidé lui dire ce qu’il a sur le cœur
Lui dire qu’il l’aime et qu’il s’en va dans une montagne d’ailleurs
Mais le problème est de taille, passe l’espèce encore,
T’as déjà vu un ours qui parle ? Celui là grogna super fort
L’ours se réveille embrumé, comme lors d’un lendemain de fête,
Il recherche sa bien aimée mais soudain se sent un peu bête
Un chapeau de femme et du sang partout par terre étalé
Il sait qu’il lui a mangé la peau l’ours avant de l’avoir tuée
Il la voulait proche du cœur, Il la voulait proche du cœur
Il la voulait proche du cœur, voilà qu’il l’a dans l’estomac
Il la voulait proche du cœur, Il la voulait proche du cœur
Il la voulait proche du cœur, voilà qu’il l’a dans l’estomac
La morale de c’récit ci, si t’es un ours des Pyrénées
Craque pas pour une dame d’ici ou tu finiras ballonné
Ou tu finiras ballonné ou tu finiras ballonné
Ou tu finiras ballonné ouais tu finiras ballonné
Ou tu finiras ballonné ou tu finiras ballonné
Ou tu finiras ballonné c’est mieux que d’finir bâillonné
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7. |
Babel
03:07
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On n’aurait pas construit la tour de Babel et d’ailleurs
On n’y aurait pas songé tout court, le bonheur est ailleurs
On aurait fait un bar un bal, c’est mal barré ma gueule
Qui c’est qu’a inventé des balles pour se tirer la gueule
On aurait été n’importe où juste pour essayer les décors
On n’aurait pas fait plus les fous car on a pété le record
Et au jardin des relations, sûr qu’on aurait rien arraché
Jardinier en toutes saisons, j’veux dire, vous êtes pas des fumiers
On n’aurait pas glorifié l’avoir et la culture du j’me démarque
Le culte fait vraiment peine à voir, s’agenouiller devant des marques
Et les médias nous le martèlent, infos débiles et pubs partout
J’me dis que plus c’est le bordel, plus un silence veut dire beaucoup
On n’aurait pas fait des maisons avec murs comme par milliards
Car quand les murs s’effondreront, ça nous fera peut-être un peu bizarre
D’apercevoir genre l’horizon et nos voisins peinards
Comprenant qu’en fait leur prison, elle n’était que dans leur regard
Dans leur regard…
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8. |
Le diable
04:34
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J’ai dans le cœur qui bat le tango deux argentins qui dansent
A quelques mètres d’eux un taureau : c’est le diable qui fonce
Et cette fille que je connais pas, qui remue comme une folle,
C’est le diable qui en fera son plat, ni moi, ni l’alcool
J’ai dans mes pupilles dilatées un autre qui regarde
Les portes de mon âme ont cédé… Entrez ! Entrez dans ce dédale !
Chaque geste devient incontrôlable et ma voix qui n’en fait qu’à sa tête
C’est pas moi qui vais rouler sous la table c’est pas moi, c’est la fête
J’ai le diable
Le diable c’est de la poudre aux yeux il me fait croire n’importe quoi
Que je suis beau, que mes textes sont mieux que ceux de Rimbaud, de Molière, de Booba
Que Django face à moi est un peintre et que je chante mieux que Johnny
Que je suis pas taillé comme un cintre et qu’à mes blagues toi tu souris
Je me sens tout à coup éloquent et je bafouille de mieux en mieux
C’est moi l’étoile qui passe en filant allez les gars faites donc un vœu !
T’inquiète je le connais ce mauvais ange qui me laissera demain matin
Un air de fête ou des larmes de mésanges. Alala, qu’est ce qu’il est taquin !
J’ai le diable
C’est pas le diable des gouvernements dans son costume séraphin
Celui qui vend des balles aux plus offrants là il est triste le malin
Nous notre diable est autrement plus marrant il nous fera marquer les annales
Nous engueuler pour le moindre différend
Nous c’est le diable
Nous c’est le diable
Nous c’est le diable des bacchanales
J’ai le diable
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Anga France
Quand il ne déambule pas avec La Troupe Badour, Anga nous livre ses chansons : des premiers mots jusqu’aux plus gros. Une guitare quelque peu caractérielle, un accordéon sifflant soufflant et une voix ébouriffée fabriquent ensemble des chansons pour rire ou pour crier. Des chansons qu’on se plaît à partager autour d’un verre ou à chanter autour de soi. ... more
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